Note à moi-même 


Le projet d'art-action Note à moi-même,s’inscrit dans une démarche centrée sur l’observation quotidienne de mon environnement à travers le temps. La démarche trouve son origine dans le geste simple de « prendre note » et se traduit ici par la collecte d’objets jaunes provenant de l’espace public ou privé, choisis pour leur signification symbolique ou leur aspect fortuit. Ils sont perforés de manière précise afin d’en dégager des morceaux de 73 x 73 mm. Cette taille équivaut à celle d’un post-it, petit carré autocollant utilisé pour écrire des notes, des listes ou encore des pensées. La collection de ces objets désormais troués, ainsi que de leurs retailles, devient le souvenir d’une action répétée au fil des années.

La perforation des objets ne dégrade pas leur fonction initiale, mais les transforme, ouvrant ainsi la voie à de nouvelles interprétations sur la perte, l’altération, la transformation et la mémoire. Les objets perforés sont présentés sous forme de photographies qui documentent le vide laissé par la perforation. Ces images permettent d’observer la dynamique entre l’état original des choses et celui après une modification. Les objets photographiés sont accompagnés de leurs retailles, qui proposent un nouveau dialogue entre l’image de l’objet et son existence physique



Maison mobile 




Le deuxième volet du projet se concentre sur une maison mobile située à Trois-Pistoles, au bord du fleuve Saint-Laurent. Cette maison, qui appartient à mon frère, Alexis, est destinée à être démolie. Avant sa destruction, elle devient un espace de réflexion sur la relation intime de mon habitat immédiat en relation au paysage qui l’entoure.

Une résidence artistique a été mise en place dans ce lieu pour le transformer en un dernier acte créatif. La maison, témoin des marées depuis plusieurs décennies, a été entièrement peinte en jaune, lui offrant un ultime souffle de vie avant de disparaître. Ce geste artistique se veut un hommage à cet espace, à son histoire et à la trace de ce qui sera bientôt réduit à un souvenir. La peinture jaune symbolise le temps qui passe et l'instant transitoire précédant la perte. Elle sert de repère pour marquer la fragilité du moment. Un trou percé dans la structure laisse entrevoir le paysage et annonce l’effacement imminent du bâtiment.

Ce projet invite à reconsidérer la valeur des ressources, du temps et de la mémoire. Le motif du post-it, symbole universel de l’éphémère, incarne le désir de préserver l’empreinte des lieux et des objets disparus. Par un geste systématique et méditatif, leur présence fonctionnelle ou dysfonctionnelle, se réaffirme avant qu’ils ne s’effacent définitivement.