Le projet d'art-action Prendre note s’inscrit dans une démarche de longue durée qui agit comme prétexte pour diriger mon attention au quotidien sur mon environnement immédiat. La démarche trouve son origine dans le geste simple et méthodique de "prendre note", un acte poétique d’observation et de collecte qui se traduit par l’échantillonnage d’objets jaunes, qui occupent l’espace public et privé.

Les objets choisis, sont des objets qui se place sur mon passage. Certains ont un valeur symbolique particulière et d’autres ont attirés mon regard par hasard (une valise brisée trouvé dans la rue, un livre que j’ai lu, mes bottes de pluies etc.) La taille des morceaux recueillis ont une taille précise de 73 x 73 cm – le format d’un post-it. Cette accumulation de petits morceaux jaunes, à la manière d’une collection, devient mémoire de l’action qui se perpétue au fil des années.

Le processus de perforation des objets dénature leur fonction initiale et créer une nouvelle relation entre l’objet et son utilisateur. Cette déformation n’est pas perçue comme une dégradation, mais plutôt comme une ouverture à de nouvelles interprétations sur la notion de perte, d’altération et de transformation.

Le projet Prendre note se déploie également à travers une série de photographies qui documentent le vide laissé par les trouées d’objets. Chaque image met en scène ce qui peut être perçu à travers la matière désormais poreuse des objets. S’illustre ainsi le contraste entre leur fonction initiale et leur état modifié. Ces photographies fonctionnent comme des témoignages visuels du projet, à la fois des preuves de l’action et des oeuvres en elles-mêmes.